Les risques liés à la construction d’un EHPAD sont les suivants :
- Investissement
privé nécessitant la vente sur plan de l’ensemble des chambres : la durée
de gestation des projets s’allonge énormément actuellement du fait de la
situation économique très dégradée.
- Une
attractivité d’investissement fortement remise en cause ces derniers
temps : instabilité fiscale avec la chasse aux niches fiscales,
particuliers candidats à l’investissement de moins en moins nombreux.
- Une
longue liste de projet d’EHPAD en cours d’instruction par les organismes
publics réduisant les probabilités d’aboutissement d’un projet à court terme.
- Les
exigences parfois insupportables des EHPAD en matière d’aménagement des
infrastructures communales, à financer par la commune bien sûr (élargissement
des voiries, rond point, trottoirs, éclairage, voies d’accès, parking
extérieur, transport en commun, exonération plus ou moins longue d’imposition…)
pouvant représenter un coût de plusieurs centaines de milliers d’euros à la
charge de la commune après subvention.
- Une
rentabilité incertaine avec les futures générations de séniors locataires
incapables de payer les 2500 à 4500 euros de loyer mensuel.
- Une
quasi-impossibilité pour des petites communes d’accueillir des établissements
rentables avec un investissement de 20 à 40 chambres maximum. Les frais
fixes (gardiennage, entretien, espaces verts, …) ne sont supportables
qu’avec un minimum de 80 à 100 chambres.
Quels
avantages un EHPAD peut-il apporter aux Drémilois?
- Revenus
issus de la vente d’un terrain communal lorsque disponible : on peut
estimer à 15 000 m2 la superficie requise ce qui devrait générer un revenu
de l’ordre de 400 000 Euros. Espérons que le prix ne sera bradé en dessous de
l’évaluation du Service des Domaines comme pour l’ancien terrain de basket vendu
20% en dessous de son évaluation.
- Peu
ou pas de revenus fiscaux : la plupart sont acquittés sur le lieu
d’implantation du siège social du groupe gérant l’EHPAD champions en
optimisation fiscale.
- Pas
d’emplois créés localement car tout emploi dans un EHPAD requiert une forte
spécialisation (paramédicale, médicale) à l’exception des emplois d’entretien
faiblement qualifiés avec des horaires de travail insupportables.
- Un
faible surcroit d’activité pour les commerces locaux au mieux: en effet,
les EHPAD sont gérés par des groupes puissants et leurs achats sont groupés au
sein d’une centrale d’achats commune.
En
conclusion, on voit que les revenus financiers escomptés pour la commune seront
engloutis dans les travaux d’aménagement des accès et abords de l’EHPAD
Il
semble bien que le Maire se soit jeté un peu vite et sans étude préalable
sur une fausse bonne idée qui est la construction d’un EHPAD. La création d’un
tel établissement régi par la loi HPST est très complexe et longue à mettre en
œuvre. La complexité d’un tel projet qui va monopoliser des moyens communaux réduits en matière de pilotage de projet a-t ’elle été bien appréciée ?
Notre maire a-t-elle autour d’elle compétence et soutien pour mener à bien un tel projet ?
Pourquoi
avoir choisi une structure médicalisée EHPAP alors que:
- 85%
de la population souhaite rester le plus
longtemps possible chez elle et que les orientations nouvelles tendent à
supprimer les barrières entre hébergement et domicile ?
- Notre
village et en particulier le terrain de Canton trop isolé ne sont pas adaptés à
ces nouveaux besoins.
- Qu’une
maison de retraite ou d’autres types de structures (Logements foyers,
Résidences services, …) seraient bien mieux adaptées pour notre village ?
A
ce titre, le projet de petit ensemble locatif pour seniors au centre-village
proposé par la liste d’opposition à I.Russo était bien plus adaptée et moins
risquée.
Reste à savoir si le nouveau conseil municipal fera preuve de suffisamment de discernement pour poser les bonnes questions avant de voter.
Auront-ils
ce courage ? Nous en doutons…
MIDL
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